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Mon coeur dans le blender
9 janvier 2010

viens donc lire des histoires de zombis avec moi

Je sais plus trop qui disait ça, mais il assimilait le bonheur à un plat de kraft diner avec des saucisses hot-dogs dedans. Je sais pas s'il avait raison, mais c'est vrai que ça du bien, comme une tonne de briques dans l'estomac au lieu d'une tonne de briques dans la tête. Je ris et je dis que ça ne fait rien, mais devant son appartement, je me suis surprise à regretter de ne pas justement avoir une tonne de briques dans mon sac, histoire de casser ses fenêtres. C'est comme ça. Pis, non, c'est vraiment une question d'amour ou de tendresse, c'est rien qu'une question d'orgueil, ça me fait chier, c'est pas parce que t'agis comme si tu étais disparu que t'as le droit de faire comme si moi j'existais pas. C'est aussi comme ça. Mais bon, c'est pas bien grave, je vais bien finir par me trouver un ami qui va vouloir manger des pâtes orange fluo pis des chips au ketchup avec moi, pis qui va vouloir venir se promener seins nus au bout de la route 138. Ça paraît que j'ai de l'ambition. En fait, c'est con, mais t'as même pas idée à quel point j'en ai, de l'ambition, et du talent, t'as même pas idée. C'est juste que mon talent pour me mettre les pieds dans les plats va parfois un peu à l'encontre de mon talent pour la vie, sans compter les multiples et banals paradoxes du quotidien.

J'ai fait du ménage dans mon appartement ce matin, je pense que j'ai dû sniffer pas mal de nettoyant parce que j'avais le goût d'écouter un film d'ado avec Hillary Duff ou n'importe quelle crap-actrice hot ces temps-ci pis de trouver ça super drôle. Dommage, je n'avais pas ça en stock entre Jarhead et Shawshank Redemption, à la place, il a encore fallu que je danse toute seule dans mon salon.

C'est bête, cette semaine, j'ai trouvé la chanson qui va jouer si je me marie un jour. Ça me fait tellement sourire que je fais des fucks à n'importe qui, n'importe quand, n'importe où en souriant. Eille, eille, un jour, là, je vais chanter sur le le bord de la mer en disant man, can we even get higher? et la vie va être belle. Quand on ne sera pas sur le bord de la mer, on va se rouler dans la neige ou dominer le monde au sommet d'une montagne. Parfois, parfois, quand dehors sera vraiment trop laid, on va se coucher sur le plancher du salon et regarder en l'air. Eille, check le nuage, on dirait un castor! T'es-tu folle? C'est évident que c'est la Grande Ourse, asshole. En mangeant des chips au ketchup pour célébrer les grandes occasions.

J'aimerais ça tout prendre en même temps, mais j'ai pas assez de main, j'aimerais ça tout voir en même temps, mais je suis ben trop myope, j'aimerais ça tout savoir, mais j'ai pas le cerveau assez gros, j'aimerais ça tout aimer passionnément, mais j'ai pas assez de coeur, j'aimerais tellement ça avoir le temps de tout penser et de tout dire, mais les chiffres sur le micro-ondes vont plus vite que moi. Je voudrais vivre à Iqaluit et aux îles Fidji en même temps, je voudrais être pilote d'avion et passer mes journées sur un voilier, je voudrais courir les pieds dans le sable et avoir les cils comme des glaçons, j'ai la tête dans les nuages et les deux pieds dans la glaise, je voudrais tellement faire plein de choses, c'est pour ça que je danse dans mon salon et je cours entre la chambre et le salon, c'est pour ça que je pars 800 kilomètres par semaine, même si ça ne compte pas vraiment parce que comme on dit the way back home always is the same, je pars 800 km par semaine pour courir plus vite que les idées noires, pour éviter les temps morts, je cours pour que mon coeur batte plus fort et plus vite, pour que je sois assez essoufflée pour me rappeler de respirer. J'aime ça, grimper, m'écorcher les mains et les cuisses en m'agrippant, j'aime ça arriver en-haut et sauter pour mieux redescendre. J'aime ça, tout ça, j'aime tellement ça que le jour où je ne saurai plus comment aimer tout ça, j'espère me souvenir comment on fait pour mourir à l'extérieur aussi.

C'est juste plate que je ne sache pas comment dire tout ça quand on me dit que j'aime rien. Hey toi, j'te connais pas, ta gueule, laisse-moi tranquille, j'aime tellement plein de choses et je pense que c'est toi qui ne comprend pas que la vie est fucking ailleurs qu'ici. Je te connais pas, t'as pas le droit de dire que j'aime rien et que j'ai pas de passion et que ma vie va être plate toute ma vie. Je te dis que j'ai le nez bouché, mais que je trouve que ça sent bon le citron, même si ça ne sent pas le citron. Je ne goûte rien, mais ça goûte bon pareil, les épinards, même si c'est du concombre. Je ne me suis pas sortie d'un trou noir pour trouver que tout pue et tout est plate. Je trouve que la vie ici est un peu triste, c'est pour ça que j'essaie de me sauver, je n'ai plus envie de prendre le temps d'être triste comme ça, de juste marcher comme un fantôme qu'on essuie d'un coup de chiffon. Avec du Hertel au citron.

Fait que viens donc lire des histoires de zombis avec moi, des histoires d'Irène qui montre ses jambes, des histoires d'ogres qui parlent en vers, des histoires de gars qui écoute des films pornos, des histoires d'un gars qui est homesick, viens donc monter mes montagnes pour mieux sauter en bas, viens donc avoir mal aux genoux après, viens donc sentir mes tendons qui craquent comme s'ils allaient éclater, viens donc manger des chips au ketchup pis me demander en mariage sur le bord de l'eau à Matane. Si t'es pas content, fais-le pas, mais farme ta crisse de grande gueule.

the first.

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